Ces réserves regroupent à la fois des objets restaurés mais aussi un patrimoine industriel destiné à être exposé au grand public (expositions universelles particulièrement entre 1850 et 1930, expositions thématiques, musées, éco-musées…).
Elles ont aussi fait office d’INPI (Institut national de la propriété industrielle) puisqu’en son temps elles servaient de dépôt de brevets pour tous ces découvreurs et inventeurs….qui depuis 1794, à l’initiative de l’Abbé Grégoire, ont pu laisser les traces de leur créativité !
Mais le nombre d’objets augmentant sans cesse il fallait trouver un autre lieu. La rénovation du Musée des arts et métiers, opérée entre 1992 et 2000, posait comme préalable la construction de nouvelles réserves répondant à des exigences précises en termes de sécurité, de rangement, de conservation, de traitement et d’exploitation. D’où ce vaste bâtiment, œuvre de l’architecte François Deslaugiers, édifié entre 1993 et 1994 à Saint-Denis et qui abrite dorénavant ces trésors.
90% des objets du CNAM y sont préservés et représentent environ 85 000 objets/savoir-faire technologiques/dessins/photos etc… qui à l’origine avaient une valeur démonstrative et d’usage pour les futurs ingénieurs et les générations à venir. Les 10 % restant sont exposés au Musée des Arts et Métiers à Paris.
Ces réserves sont composées de 3 plateaux d’environ 2 000 à 2 500 m2 chacun dont un magasin de stockage et une réserve pour les petits objets. Il y a aussi, au delà du périphérique, 2 autres réserves pour les véhicules et les encombrants, non accessibles au grand public.
Environ 20 personnes, dont 3 restaurateurs permanents et experts spécialisés bois et métal, travaillent dans ces coulisses : ils restaurent, consignent, classent, étudient, étiquettent, photographient…et redécouvrent des pans entiers de collections jusqu’alors difficilement accessibles.
Cet inventaire rigoureux est une obligation réglementaire des musées de France mais c’est avant tout un outil de connaissance et de mémoire.
La particularité de ce musée de la technique et du quotidien du XIXe siècle est qu’il est surtout dédié au bien être de l’objet plutôt qu’à celui du visiteur ! Ce bâtiment a été spécifiquement construit pour la conservation de ces objets.
Ce sont avant tout des réserves qui obéissent à des contraintes précises. En particulier chaque objet est étudié minutieusement et s’il y a suspicion de corps étranger (comme un insecte xylophage) il subira une anoxie (traité dans une pièce sans oxygène et soigné à l’azote) avant de rentrer dans la réserve. La procédure est respectée pour tout objet qui arrive une première fois ou qui revient d’une expo, d’un musée.
La visite dure environ 2 heures mais la charge émotionnelle est si forte dans cet endroit extraordinaire que l’on adorerait se perdre à jamais dans ces allées, pour remonter le temps….
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