Ces rares et authentiques caisses de la marque Suroy sorties d’une usine de filature du Nord entre 1920 et 1950, sont en carton bouilli avec renforts bois, cerclées de laiton et possèdent 4 poignées. La marque et son emblème (le lion) figurent encore sur certaines… Elles ont été soigneusement nettoyées et cirées mais conservent de leur passé laborieux, quelques stigmates comme des déchirures… Provenance : ancienne filature du Nord de LOOS LEZ Lille. Un héritage du riche passé industriel de la ville et notamment de ses usines cotonnières.
C’est en 1853 que l’industrie textile fait sa grande arrivée à Loos. Depuis quelques années, de petits ateliers de filature se développent. Mais l’année 1853 signe l’arrivée d’Alfred Thiriez à Esquermes, où il implante une usine textile, alors que son père en possède déjà une du côté de Fives. Progressivement, le père et le fils se regroupent, rachètent des terrains à Loos et s’étendent en partant de l’usine d’Esquermes. Nous sommes en plein boom de l’industrialisation. Les usines produisaient du fil à coudre et à broder en coton (contrairement à Roubaix qui travaillait la laine). À la fin du XIXe siècle, les Thiriez emploient 2 000 personnes. C’est à cette époque aussi que la firme entame la construction des maisons ouvrières, pour loger ses employés.
À côté de Thiriez, d’autres usines se développent. On pense aux établissements Delbart-Mallet, créés en 1902 par les Brabant, l’autre grande usine textile de Loos. L’usine Vigneron, créée en 1900, a pour sa part été absorbée par les Thiriez après la Première Guerre mondiale. Parallèlement, d’autres activités industrielles prospèrent, liées à l’activité textile. Comme « l’usine du bleu », qui fabriquait des boules utilisées pour bleuir les bleus de travail , les établissements Suroy, qui ont acquis une certaine renommée avec leurs pots de filature qui servaient à stocker le coton (objets qui sont aujourd’hui très prisés par les amateurs de décoration industrielle) , l’usine Verlinde, qui fabriquait des ponts roulants après avoir pris la succession de la filature Lefebvre, fermée après la crise de 29…
Le textile a probablement connu son apogée dans les années 60. En 1965, les usines textiles de Loos employaient 6 000 personnes. Mais la crise du textile frappe de plein fouet la région. Delbart-Mallet, qui compte encore 1 200 employés en 1980, ferme ses portes en 1991. En 2004, c’est l’usine Thiriez qui cesse son activité, après avoir été rachetée par DMC (Dollfus-Mieg et Cie) en 1962 puis par Coats, en 2001. Avec la fin du textile, c’est une page d’histoire qui se tourne pour la ville de Loos.
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