Kylemore Abbey (Irlande) : l’oeuvre d’un homme de passion

Mitchell Henry (1826-1910) médecin, industriel, homme politique et pionnier…apporta au Connemara de nombreux bénéfices et eu une grande influence sur le paysage et la population locale.

Il avait découvert cet endroit sauvage et magnifique, où se trouvait à l’origine un pavillon de chasse, lors de sa lune de miel avec son épouse Margaret Vaughan. Il lui offrit ce domaine de 7000 hectares en cadeau de noces et en firent l’un des châteaux les plus marquants d’Irlande !

Mitchell avait une approche innovante et expérimentale de son domaine : toutes les méthodes modernes furent employées pour mettre en valeur le domaine dans son potentiel et son efficacité. Il créa ainsi la première ferme modèle de l’ouest de l’Irlande et cultiva le plus grand jardin victorien d’Irlande avec 21 verrières chauffées grâce à un réseau de canalisations d’eau. Il y cultivait bananiers, orchidées, plantes exotiques et aromatiques de toutes sortes…

Puis Mitchell Henry produisit en 1893 sa propre hydroélectricité.

Au départ le château (construit en 1867) était éclairé au gaz, la bougie et à l’huile, mais très vite il sut utiliser la pression de l’eau du lac Touther en haut de la montagne pour produire de l’électricité. Le système fut installé en 4 mois ! Et son coût d’utilisation par an était de 10 livres au lieu de 400 pour le gaz…

Le château avait de plus sa propre brigade de sapeurs-pompiers qui fut créée par le fils de Mitchell.

Il apporta aussi de nombreuses améliorations aux conditions de vie des irlandais. Il fit construire une école sur les domaines de Kylemore pour les enfants de ses locataires et il réduisit les loyers lorsque les temps étaient difficiles…

Il fit installer une pompe au village de Letterfrack, ainsi qu’un relais de poste et de télégraphe près du château.

Aujourd’hui, après être passé entre plusieurs mains après le décès de Mitchell en 1910, le domaine abrite une communauté bénédictine depuis 1920. Les religieuses sont arrivées à Kylemore comme réfugiées après avoir fui leur monastère en Flandre au début de la 1ère guerre mondiale. Elles ont ouvert un internat pour jeunes filles de renommée internationale et ont commencé à rendre au domaine sa grandeur passée tout en conservant les outils et les vestiges des innovations de Mitchell Henry.