Ici est fabriqué depuis 1846 le « wax » hollandais, magnifique tissu africain aux couleurs vives et chatoyantes
Chaque année Vlisco écoule 70 millions de mètres de cet emblématique imprimé dont 90% en Afrique.
Sur le site une quinzaine de bâtisses dont chacune à elle seule représente un vestige de l’histoire européenne : tour en brique, usine blanche en dents de scie, hangar marron aux vitres jaunes….
Le wax n’est ni néerlandais ni africain mais indonésien. En effet c’est en Indonésie qu’a été inventé ce processus d’impression à base de cire, comme pour le batik.
En 1846, Pieter Fentener van Vlissingen importe la technique de cette ancienne colonie.
L’Afrique alors friande de batik, découvre le wax dans les ports où les navires hollandais font escale, et tombe sous le charme des couleurs et dessins d’inspiration végétale, minérale, géométrique, calligraphique ou très concret ….(comme ce tissu, bien approprié au sujet, avec ses usines fumantes )!
L’usine d’Helmond emploie 800 ouvriers dont des graphistes, designers, il peut y avoir jusqu’à 27 étapes de fabrication pour le « super-wax » : blanchiment du tissu, teinture, pressage sous énormes cylindres en cuivre gravés aux motifs désirés dont les sillons sont remplis de cire chaude. Les zones cirées restent blanches, le reste du tissu passe dans des bains d’indigo. C’est la cire nettoyée mécaniquement qui laisse des résidus en donnant cet aspect craquelé typique du « wax ».
800 motifs différents sont en stock et défilent sur des sortes de rotatives comme les pages d’un journal, 24h/24, 7j/7….
Si les coupons de tissu sortent de l’usine pour être emmenés dans le port de Roterdam à destination de l’Afrique, flanqués de simple numéros de série, il n’en est pas de même à leur arrivée.
En Afrique ils vont prendre des noms de personnalités (« le sac de Michelle Obama »…), de situations quotidiennes (« L’œil de ma rivale », « mari capable »….), ou plus improbable le nom d’un médicament à la mode « Paracétamol »…
Aujourd’hui le « wax » est international : porté en Afrique, imprimé aux Pays-Bas, tissé en Chine, avec un coton acheté à des pays d’Asie du Sud ou d’Afrique…la boucle est bouclée….
Pour en savoir plus une visite de leur site s’impose….
Laissez votre commentaire en bas de page.